Thèse ayant obtenu sous la direction de Steve TOUPENAY (IML Paris),
le prix de thèse de l’association universitaire Odontologique de Garancière, reconnue d’utilité publique depuis 1883.
Ce travail a été réalisé « sous l’égide » de la CEJC avec le soutien de Hervé Bazin (LCPP).
Résumé
L’organe dentaire présente une bonne résistance aux altérations post mortem causées par les variations
thermiques d’où la grande importance de l’odontologie au sein des procédures d’identification médico-
légale lorsque les corps sont calcinés.
En collaboration avec la section d’ingénierie du feu du Laboratoire Central de la Préfecture de Police de
Paris (LCPP) et à l’aide des outils spécifiques que sont le cône calorimètre et l’analyseur
thermogravimétrique, l’objectif principal de cette étude est d’analyser les modifications macroscopiques et
microscopiques ainsi que les vitesses de perte de masse au cours de la dégradation des tissus dentaires sous
l’effet des rayonnements thermiques.
Pour ce faire, 33 échantillons dentaires ainsi que des prélèvements d’émail et de cément/dentine ont été
nécessaires. Les résultats de cette étude permettent d’un point de vue microscopique, de constater que le
tissu amelaire subit très peu de dégradation de par sa structure histologique fortement minéralisée.
L’intérêt majeur réside dans le comportement du couple cément/dentine. En effet, il existe des
phénomènes de dégradation ponctuels avec augmentation de la vitesse de perte de masse tel que celui
retrouvé à 370°C et s’étendant dans un intervalle de température compris entre [250-500°C]. D’un point
de vue macroscopique, les résultats obtenus sont homogènes à ceux des données de la littérature. Ainsi, il
pourrait être envisageable de mettre en place un teintier universel odontologique fonction de la
température et du temps d’exposition « T3O : Teintier-Temporo-Thermique Odontologique ».
La dent devient alors, au même titre que n’importe quel autre matériau inorganique présent sur une scène
d’incendie, le premier indicateur organique de modélisation et de recherche, élément intéressant à
l’enquête de police scientifique et à fortiori dans le cas de catastrophe de masse auxquelles les équipes
d’experts médico-légaux peuvent être amenées à faire face.